De quelques poules à 11 poulaillers

(Drummondville) Lorsque Denise Turcotte-Martel a commencé à vendre du poulet au marché 1958, elle le faisait par passion. Près de 60 ans plus tard, la Ferme des Voltigeurs est devenue le plus important fournisseur en poulet de grain au Québec.

« Ça a amené des moments bien agréables. Bien entendu, il ne faut pas avoir besoin de trop d'argent au début et aimer ça être avec le public. Jamais je n'aurais pensé que la Ferme des Voltigeurs deviendrait si imposante. Nous avions plutôt une vision au jour le jour », raconte Denise Turcotte-Martel, aujourd'hui à la retraite.

Au fil des années, accompagnée de son mari Georges Martel, elle a vu ses enfants Dominique, Bernard, Georges Jr. et Nathalie joindre l'aventure et prendre un peu plus de place chaque année. « J'ai suivi un cours professionnel en comptabilité, relate Dominique Martel, aujourd'hui président-directeur général de la Ferme des Voltigeurs. Lorsque j'ai terminé mon secondaire à 17 ans, j'ai commencé à travailler à temps plein à la ferme et à m'impliquer dans le conseil d'administration ainsi que dans la comptabilité. De fil en aiguille, notre entreprise a pris de l'expansion et je suis devenu actionnaire en 1986 à l'âge de 21 ans. ».

Voir plus grand

Au départ, la Ferme des Voltigeurs, grâce à la construction de leur premier poulailler en 1966, était dédiée à l'élevage et à l'abattage de poulets ainsi qu'aux cultures maraîchères. Depuis ce temps, l'entreprise a délaissé les champs pour se consacrer uniquement à la production d'un poulet nourri de grain végétal sans sous-produit animal. Cette technique lui permettra de se démarquer grandement de la concurrence et de vendre son poulet partout au Québec et même en Ontario. Depuis ce temps, pas moins de 42 constructions, dont 11 poulaillers, ont été complétées pour répondre aux besoins grandissants de l'entreprise. « Auparavant, nous alimentions nos poulets comme tout le monde. Ce qui a fait notre force, c'est qu'on abattait les poulets et qu'on les vendait immédiatement. Par contre, les supermarchés ont emboîté le pas dans les années 1980. Ça nous a obligés à nous démarquer et à opter pour un poulet nourri de grain végétal », explique M. Martel.

En investissant dans leur nouvelle meunerie, les Martel ont vu les retombées positives affluer vers leurs entreprises. « Cette technique offre un poulet plus en chair qui est moins gras et plus goûteux. Il est cependant un peu plus long à élever, on parle de cinq à sept jours supplémentaires. Cette qualité qui en découle a fait exploser notre entreprise, car ça a attiré les distributeurs un peu partout dans la province », note le président-directeur général.

C'est grâce à toutes ces améliorations que la Ferme des Voltigeurs est devenue le plus important fournisseur dans le domaine. « Nous avons toujours été à l'écoute du consommateur. Cela nous permet d'ailleurs d'être de plus en plus reconnus à travers le Québec. »

Un employeur majeur à Drummondville

Le groupe de la Ferme des Voltigeurs est rendu à tout près de 200 employés, ce qui lui confère un rôle d'acteur économique capital dans la région de Drummondville. « Ce n'est pas quelque chose dont on a vraiment conscience lorsqu'on est entrepreneur, mais lorsqu'on prend le temps d'y penser, nous en sommes vraiment fiers. Il a fallu bien s'entourer pour que tout fonctionne comme il se doit, mais aujourd'hui nous sommes bien en contrôle de l'entreprise », estime M. Martel.

Avec le souci de bien manger qui ne cesse de grandir dans les foyers du Québec, la Ferme des Voltigeurs a les atouts pour continuer son ascension.

Repères

  • L'entreprise a démarré ses activités en 1958 par l'entremise de Denise Turcotte-Martel;
  • Au cours de ses années d'existence, la Ferme des Voltigeurs a construit 42 nouveaux bâtiments, dont 11 poulaillers;
  • La Ferme des Voltigeurs est le plus important fournisseur en poulet de grain au Québec;
  • L'entreprise familiale est maintenant dirigée par les quatre frères et soeurs : Dominique, Bernard, Georges Jr. et Nathalie;
  • Il y a maintenant près de 200 employés qui oeuvrent au sein de la Ferme des Voltigeurs.

Par Matthew Vachon, La Tribune
Photo de Denise Turcotte-Martel et son fils Dominique Martel de la Ferme des Voltigeurs. Spectre Média, Frédéric Côté